Coût de la crise énergétique dans le secteur industriel français
Certes, le secteur industriel français souffre fortement les effets de la crise énergétique, aggravée par la guerre d’Ukraine. L’augmentation sans précédent des prix de l’énergie a un impact important sur le compte de résultats des entreprises. Cette crise a donc encore compliqué la situation d’une industrie qui se remet encore des effets de la pandémie et qui est confrontée à l’augmentation des coûts des matières premières et de la logistique.
Effets de la crise énergétique dans le secteur industriel français
Les entreprises industrielles sont les plus touchées par l’augmentation des coûts de l’énergie, qui peuvent atteindre, dans certains cas, un pourcentage considérable de leurs coûts totaux.
En novembre 2020, l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a réalisé une enquête auprès de 4 000 entreprises du secteur industriel français de plus de 20 salariés portant sur leurs contrats d’énergie. Il s’est avéré que près de 56 % des contrats d’électricité du secteur sont particulièrement exposés aux augmentations de prix, soit parce que leur prix est indexé sur le marché, soit parce qu’ils ont un prix fixe mais qui expire entre 2022 et 2023.
En tout état de cause, les industriels interrogés prévoient une augmentation moyenne des prix de ces contrats de 132 % d’ici 2023, contre une estimation de 75 % en 2022. De même, 66 % des contrats des entreprises approvisionnées en gaz, soit les trois quarts des entreprises industrielles en France, seraient particulièrement exposés.
Ainsi, si 65 % des entreprises du secteur industriel répercutent une partie de la hausse des coûts énergétiques sur leurs propres prix de vente, une part importante d’entre elles prévoient une réduction de leurs marges et 8% d’entre elles pourraient réduire leur activité, ce qui signifierait une baisse de la production industrielle de l’ordre de 1,5 %.
La crise énergétique pousse le secteur industriel à renforcer sa compétitivité
Il ne fait aucun doute que la réduction des coûts de production augmente la productivité et améliore ainsi la compétitivité des entreprises industrielles. Mais la compétitivité passe aussi par des investissements en matière d’innovation de procédés et de produits, afin de se positionner sur le marché international, et en matière de nouvelles technologies.
En ce sens, le secteur industriel peut bénéficier à court terme d’une réduction du coût de l’énergie grâce aux plans de relance des gouvernements. Il s’agit notamment de la réforme des mécanismes de tarification de l’électricité. On peut citer par exemple, en France, la limitation de la hausse de la facture d’électricité à 4 % au détriment de l’opérateur public EDF, déjà endetté. Ou encore « l’exception ibérique » en Espagne, qui a également couvert les centrales de cogénération des industries à forte consommation de gaz.
Ces régimes offrent également des avantages fiscaux aux industries à forte consommation d’énergie, et proposent des aides directes ou des prêts garantis par l’État. De même que des aides à la compensation des coûts d’émission de CO2 ou des programmes de compensation des coûts énergétiques plus élevés, tels que le paiement de la moitié du surcoût du gaz et de l’électricité.
Par ailleurs, la crise accélère la transition énergétique vers le futur modèle proposé par l’Union européenne. Ses axes sont l’économie et l’investissement dans l’efficacité énergétique, l’autonomie stratégique technologique et énergétique, et l’engagement en faveur des énergies renouvelables et de l’électrification. Ce modèle prévoit des mécanismes de financement pour l’articuler de manière solidaire et met à la disposition des pays les fonds Next Generation. La France cherche à consolider son programme nucléaire et à bénéficier des fonds consécutifs à la classification du nucléaire et du gaz comme énergie propre dans la taxonomie verte européenne.
Ce contexte offre aux entreprises du secteur industriel l’opportunité d’entreprendre des investissements pour améliorer leur compétitivité. Ainsi, les entreprises industrielles françaises ont privilégié l’efficacité énergétique, compte tenu de la nécessité d’importer de l’électricité. Par exemple, la consommation de l’industrie manufacturière a baissé de 13 % en octobre et de 16 % en novembre par rapport au trimestre précédent.
De plus, les contrats d’achat d’électricité (PPA) renouvelables à long terme et à prix fixe peuvent constituer un autre levier de renouvellement pour les entreprises industrielles qui pourraient les protéger de la volatilité des prix de l’énergie. Toutefois, les prix de ces contrats continuent d’augmenter en Europe en raison de l’inadéquation entre l’offre et la demande. Les promoteurs sont désormais confrontés à des coûts plus élevés, à des problèmes d’autorisation et d’interconnexion, et disposent de plus d’options pour commercialiser et financer leurs projets en dehors des contrats d’achat d’électricité.
En France, le mécanisme d’accès réglementé à l’énergie nucléaire historique (ARENH) permet de vendre une partie de l’énergie nucléaire produite par EDF à des fournisseurs alternatifs à un prix fixe en concluant un contrat à long terme. Grâce à lui, les entreprises industrielles sont en partie protégées contre les hausses de prix du marché de gros. En effet, le prix final qu’ils paient pour l’électricité est formé à 68 % par le tarif ARENH et à 38 % par le prix du marché.
Importance d’un rapport de notation de crédit pour le financement des entreprises industrielles
Les entreprises industrielles qui ont besoin d’augmenter leur dette bancaire ou d’obtenir un financement alternatif pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie ou pour accéder à des fonds publics pour leurs projets d’investissement et d’efficacité énergétique peuvent le faire avec l’aide des notations de crédit.
Les données d’Inbonis Rating, première agence de notation européenne spécialisée dans les PME et les entreprises de taille intermédiaire, indiquent qu’en 2022, 12,7 milliards d’euros de programmes de financement public en France ont été inclus comme critère d’aide à la décision dans la notation de crédit.
Et bien sûr, pour conclure un PPA, les entreprises consommatrices ont besoin de garanties bancaires auxquelles elles ne peuvent pas toutes accéder, en fonction de leur niveau d’endettement lié à d’autres raisons. C’est pourquoi les services d’une agence de notation sont également nécessaires.
Inbonis France
INBONIS Rating est la première agence de notation de crédit spécialisée dans la notation de PME et ETI, enregistrée auprès de l’Autorité Européenne des Marchés Financiers (ESMA). Dans l’Union Européenne, seules les Agences de Notation certifiées par l’ESMA peuvent émettre des notations de crédit. Cette accréditation permet à INBONIS Rating d’émettre des notes de Rating sur les PME et ETI de tout secteur confondu dans toute l’Union Européenne.